Noirmoutier

Photo AlgaudNoirmoutier

L’île de Noirmoutier est une île française du golfe de Gascogne située dans le département de la Vendée. Elle est reliée au continent par une chaussée submersible appelée le passage du Gois et, depuis 1971, par un pont. Elle est constituée de quatre communes — Noirmoutier-en-l'ÎleBarbâtreL'Épine et La Guérinière — regroupées en la communauté de communes de l'Île-de-Noirmoutier. La longueur de l'île est d'approximativement 18 km, sa largeur varie de 500 mètres à 12 km et sa superficie est de 49 km2.

L'île est souvent surnommée l'« île aux mimosas » pour sa douceur climatique permettant aux mimosas de pousser et d'y fleurir en hiver. Ses paysages dominants sont les marais salants, les dunes et les forêts de chênes verts.

Les traces les plus anciennes d'occupation de l'île de Noirmoutier remontent de 400 000 av. J.-C. à 200 000 av. J.-C. au Paléolithique inférieur, au bois de la Chaize. D'autres traces ont été trouvées, datant du Néolithique (de 5 000 av. J.-C. à 2 500 av. J.-C. à La Fosse (pointe de l'île), à Luzéronde et au bois de la Chaize et sur la baie de Bourgneuf mais aussi sur l'ilot du Pilier, qui pouvait être à cette époque rattaché à Noirmoutier.

xive siècle - xve siècle : des changements de seigneurs[modifier | modifier le code]

En 1350, Noirmoutier tomba aux mains d'un seigneur à la solde de l'Angleterre, Raoul Caours, qui finit par se brouiller avec le monarque anglais, pour n'avoir pas voulu rendre ses conquêtes à Jeanne de Belleville, dame de Clisson et de la Garnache. Il passa au roi de France, moyennant 2 430 livres par an et la possession reconnue de Beauvoir, de Lampant, de Bouin et de l'île Chauvet, dont s'était emparé en 1349, Guillaume, dit le Galois de la Heuse, capitaine souverain pour le roi en Poitou.

Un autre chef mercenaire, Maciot de Mareuil, bourgeois de Nantes, aidé d'aventuriers nantais, s'empara l'année suivante de Noirmoutier et fit prisonnier Raoul Caours, qu’il ne voulut relâcher à aucun prix, malgré les lettres de rémission offertes par le roi de France. Guillaume Estner, capitaine à la solde du seigneur de l'île, Amaury de Craon, parvint à le faire déménager en 1353.

Au xve siècle l'île de Noirmoutier est rattachée à la vicomté de Thouars qui appartient à la famille d'Amboise.

En mars 1479, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma les privilèges octroyés par Charles VII29.

Corsaires huguenots au xvie siècle, contrebande de tabac au xviie siècle[modifier | modifier le code]

En 1562, les corsaires huguenots venus de La Rochelle s'emparent de l'île, dont ils font un sanctuaire jusqu'en 156930.

Cette île bénéficiait dès le xive siècle de franchises insulaires, propices au développement de la contrebande. Au xviie siècle, les îliens font fleurir le commerce clandestin de tabac en se lançant dans l'importation massive.

Ce trafic prend son essor après 1670 lorsque le tabac de Saint-Domingue est placé sous un monopole que Louis XIV confie à la Marquise de Maintenon, qui s'empresse de le revendre. Le monopole fixe des prix de vente trop élevés et d'achat trop bas, incitant les planteurs à écouler le tabac vers les colonies de l'Amérique du Nord. C'est le début de la fortune de la Virginie.

Des sociétés de « faux tabatiers » se structurent, impliquant toutes les couches de la société îlienne pour réguler le trafic. Du tabac de Virginie, du Maryland, de Hollande, de Martinique ou de Saint-Domingue fait marcher le négoce. De gros navires marchands hollandais ou anglais approvisionnent l'île. Un circuit de petites embarcations (chattes) permettent l'acheminement illégal sur le continent.

En 1674, l'île est prise et dévastée par une expédition navale hollandaise conduite par les lieutenant-amiraux TrompBanckert et van Nes.

Dès le xviie siècle, l'île subit de nombreuses transformations grâce à la construction de digues et de polders. Des centaines d'hectares furent asséchés, selon des techniques issues des procédés flamands mises en œuvre en particulier par la famille Jacobsen dont Cornil Guislain Jacobsen, originaire de Dunkerque31. Les terres ainsi gagnées sur la mer permirent la création de marais salants et de champs pour les pâtures et la culture de céréales.

De la guerre de Vendée jusqu'à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Bataille de Noirmoutier (30 septembre 1793)Bataille de Noirmoutier (12 octobre 1793) et Bataille de Noirmoutier (1794).

Durant la Révolution française, l'île fut le théâtre de trois batailles de la guerre de Vendée entre 1793 et 1794 : la première se solda par une victoire républicaine repoussant l'assaut royaliste, la seconde par la prise de l'île par les Vendéens, tandis que la troisième vit la victoire définitive des républicains et l'exécution des combattants royalistes (dont Maurice d'Elbée) de la garnison.

Durant la Première Guerre mondiale, le lieutenant Joseph Écomard fut gouverneur militaire de l'île, mais il résidait sur celle voisine de l'île d'Yeu où il occupait également la même fonction. Il descendait des Joubert de Noirmoutier, gouverneurs de l'île sous l'Ancien Régime.

On a trouvé sur l'île deux mégalithes, le dolmen de la Table désormais submergé dans la baie de Bourgneuf26, et le dolmen de l'Herbaudière situé sur le littoral.
On a également trouvé sur l'île des haches en pierre polie, des silex taillés (dans le Gois), un poignard et un couteau en silex (à l'Herbaudière).

C'est sur l'ancienne « île d'Her » ou d’Hero que le moine saint Philibert s'installa en 674. Il y fonda un monastère qui fut plus tard à l'origine de celui de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Il y organisa la récolte du sel et la construction de nombreuses digues.

Pour lutter contre les invasions vikings, les seigneurs de la Garnache, propriétaires des lieux, ainsi que les moines, firent construire successivement des fortifications à partir de 830. Ceux-ci construisirent une résidence à Déas (aujourd'hui « Saint-Philbert-de-Grand-Lieu ») sur le continent pour y passer l’été, saison la plus dangereuse, pour s’y abriter des incursions vikings. Ceux-ci tentent une attaque en août 834, repoussée, puis une nouvelle en août 835. Celle-ci est repoussée par le comte Renaud d'Herbauges. Les Vikings reviennent à la charge en septembre 835, et réussissent à piller le monastère qui est ensuite abandonné

Texte Wikipedia

Date de dernière mise à jour : 19/09/2021

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